En vente, dimanche 24 juin

Estimation : 12 000/15 000 euros. Égypte, Basse Époque, XXVIe-XXVIIe dynastie. Vase canope au nom de Ahmes, albâtre rubané, h. 34,5 cm (petits éclats, bouchon peut-être rapporté). On ne plaisante pas avec la mort en Égypte : l’immortalité attend en effet les défunts, à condition toutefois que l’âme et le corps puissent être réunis dans l’au-delà... La légende d’Osiris montre la voie : découpé en morceaux par son frère Seth, embaumé par Anubis, ce dernier sera ramené à la vie par son épouse Isis. La momification est donc la clé. Purifiant et divinisant le corps, elle prépare sa renaissance. Une fois ôtées, les entrailles sont conservées à côté du corps dès l’Ancien Empire, séchées et soigneusement enveloppées dans du lin – avant que n’apparaissent les premiers vases canopes, à la fin de la IVe dynastie. Conviées sur ces objets funéraires, les divinités vont bientôt les protéger de leur aura. Aux quatre fils d’Horus est ainsi dévolue la tâche de veiller sur chaque viscère. Sur le bouchon de notre vase figure ainsi Amset, sous son visage humain paré de la barbe postiche ; il est chargé de sauvegarder le foie. Les trois autres vases, conservant les poumons, l’estomac et les intestins, étaient respectivement gardés par Hapy au visage de babouin, Douamoutef à l’effigie du chien, et Qébehsenouf à tête de faucon. Qui peut le plus, peut le moins. Quatre déesses se joignent donc à ces derniers, par l’intermédiaire des formules de protection gravées sur la panse des vases. Isis prend la parole sur notre modèle. “Je tue l’adversaire”, dit elle ! Le défunt Ahmes, “né de Iretirou”, peut voyager en paix jusqu’à son réveil : assimilé à Amset, qui protège son foie, il bénéficie à ce titre de la protection d’Isis. Que demander de plus ?